Tout d’abord, il a été piloté par Marinette Mormont, journaliste à Santé conjuguée. Il constitue ensuite un des aboutissements d’un projet de recherche-action de deux ans, mené par Prospective Jeunesse en collaboration avec la Fédération des maisons médicales. Entamé en 2023, il visait, dans un premier temps, à questionner les pratiques de prévention des assuétudes dans une logique de promotion de la santé au sein des maisons médicales, puis, dans un second, à déployer des actions s’inspirant des résultats de ce questionnement. Le numéro s’inscrit enfin dans le contexte de la journée d’échanges du 26 novembre au Parlement bruxellois autour des possibilités de conciliation de la promotion de la santé avec les pratiques de première ligne en Social-Santé.
Dans son article initial, Marinette Mormont vient fixer les balises de compréhension de cette appellation non contrôlée de « maison médicale », en distinguant notamment celles qui s’en revendiquent selon le critère central du « travail au forfait ». Ce sont le vécu et l’analyse de Marie-Pascale Minet, infirmière à la maison médicale du Maelbeek et permanente politique à la Fédération des maisons médicales, qui permettent de dresser ensuite un premier recensement des freins et leviers aux pratiques des promotion de la santé dans le contexte des maisons médicales.
Céline Langendries, qui a piloté au sein de Prospective jeunesse la recherche-action évoquée, revient sur ce processus bientôt achevé de deux ans et propose un bilan d’étape qui confirme partiellement les freins et leviers identifiés par Marie-Pascale Minet en même temps qu’il repère des impensés significatifs – relatifs notamment à la place du patient – dans le développement des projets.
Les témoignages de terrain de Laura Lozano et Nathan Walzer, respectivement infirmière au Noyer et psychologue au Goéland, opèrent un retour réflexif sur leur participation à la recherche-action et illustrent quelques-uns des effets que celle-ci a pu avoir auprès des personnes qui y ont participé.
Si la prévention des assuétudes est « plus facile à dire qu’à faire » en maisons médicales, le diagnostic est encore redoublé en ce qui concerne la médecine générale dans son ensemble. Les regards croisés de Thierry Wathelet (service Patchwork), Éric Paquet (Société scientifique de médecine générale, SSMG) et Sylvie Cassiers, Alexandra Al Haffar et Roxane Nikkhah (Résad) viennent le confirmer tout en pointant quelques pratiques innovantes et possibilités concrètes d’amélioration.
Enfin, Damien Favresse consacre sa réflexion conclusive sur les obstacles à franchir pour que les bonnes intentions qui sous-tendent les réformes inspirées par les principes de promotion de la santé – comme le Plan Social Santé Intégré en Région bruxelloise – ne demeurent pas lettre morte. « Le PSSI est pavé de bonnes intentions », nous rappelle-t-il. Voilà qui n’est pas tout à fait une promesse de septième ciel.