Comment parle-t-on de l’adolescence aujourd’hui ? En quoi le processus adolescentaire vient-il interroger les fonctions éducatives que sont la famille et l’école ? Que nous renvoie-t-il sur les enjeux économiques, culturels et sociétaux d’aujourd’hui ? Ann D’Alcantara et Bernard De Vos nous livrent chacun un regard aiguisé par une longue expérience dans le champ de l’adolescence, sous l’angle de la psychiatrie juvénile pour l’une et de l’aide à la jeunesse pour l’autre.
Pour démarrer cette interview autour de l’adolescence, nous avions tout d’abord envie de re-partir d’une parole d’Ann D’Alcantara parue dans la revue « il est grand temps d’être adolescent-minded, c’est-à-dire d’avoir un regard positif aimant sur l’adolescence ». C’était il y a dix ans, qu’en est-il aujourd’hui ?³
Ann d’Alcantara
J’ai tout d’abord envie de souligner que l’adolescence est une période très paradoxale sur cette question : à l’adolescence, trop d’amour, ça étouffe. Le temps intermédiaire de l’adolescence ne se vit pas dans un rapport transgénérationnel pacifié et harmonieux. Parler de l’amour à l’adolescence, ce n’est pas ce qu’on croit.
Dans notre société d’aujourd’hui, nous sommes dans une culture qui a fortement investi la dimension de la fonction maternelle. Auparavant, dans la première moitié du 20è siècle, on était dans une culture autoritaire, dans un rapport d’autorité enfant-parent. Quand l’adolescence a pris du poil de la bête dans la seconde moitié du 20ème siècle, ça a donné un rapport conflictuel. Et, en réponse à cette évolution, on a créé le dialogue et l’écoute, d’où la naissance de toute une génération d’adultes qui tente de comprendre, qui essaye de se mettre d’accord et de faire équipe avec les adolescents qui, eux, cherchent à s’autonomiser. Or, s’autonomiser, c’est avoir le courage de soutenir une pensée personnelle qu’il faut construire en s’affranchissant du référentiel parental. Et c’est du boulot, c’est anxiogène. D’où une réponse des ados dans la déprime, la déglingue, la consommation,…
Plus largement, il me semble essentiel de se demander si notre société, notre culture et notre mode de pensée sont propices au mouvement de l’adolescence, ou pas. Pour vous donner une image parlante, on peut évoquer la grande épopée du passage de l’est à l’ouest des États-Unis.
Cette grande aventure était un mouvement tout à fait propice à l’adolescence. La preuve en est qu’aujourd’hui, quand des ados sont en difficulté, on essaie de leur trouver un parcours d’aventure. On sait que le mouvement, l’aventure, la prise de responsabilités, l’expérience et l’expérimentation forment un environnement propice à la construction identitaire à l’adolescence. Au fond, le monde dans lequel on vit aujourd’hui, qui est un monde qui prône le risque zéro et le maternage sans limite n’est pas propice à l’adolescence.
Bernard De Vos
J’ajouterais, sur la question de l’adolescence, que parler « des jeunes d’aujourd’hui », ça ne veut rien dire, ça n’évoque rien étant donné la différence entre les réalités des jeunes vécues selon les quartiers dans lesquels ils grandissent. Si on veut comprendre et commencer à parler de l’adolescence, on doit commencer à parler de la crèche et des problèmes d’accès aux milieux d’accueil de la petite enfance. Or, les taux de distribution sont très variables entre les communes de Bruxelles. Les discriminations, ça commence là, puis dans l’enseignement maternel. Ça n’a rien à voir avec l’adolescence et, en même temps, ça a tout à voir avec l’adolescence : si tu mets un tuteur à une plante, tu as une chance qu’elle pousse droite. Si tu ne mets pas de tuteur, elle poussera de travers. Et si tu veux récupérer une plante de travers avec un tuteur, ça n’ira pas non plus. Un tuteur, il faut le mettre en place tout de suite, il ne faut pas attendre. Ma meilleure proposition en matière de prise en charge d’adolescence, c’est d’assumer 100% de places en crèche. Je le dis en boutade parce que ça ne sauve pas les ados d’aujourd’hui, mais à un moment il faut arrêter d’éponger. Or, c’est ce qu’on fait avec les adolescents : éponger. Donc, pour moi, la question de l’adolescence, elle se traite en amont avec la question de l’accueil et du traitement égalitaire de la petite enfance, et elle se traite en aval avec les débouchés.
1. Psychiatre, psychothérapeute. Médecin-chef du Centre Thérapeutique pour Adolescents des Cliniques universitaires Saint-Luc.
2. Ancien directeur de l’ASBL SOS Jeunes-Initiatives Jeunesse et actuel Directeur général des Droits de l’Enfant en Fédération Wallonie-Bruxelles.
3. Propos recueillis par Véronique Decarpentrie et Céline Langendries.
Dans un éditorial que vous aviez écrit pour la revue il y a vingt ans sur les perspectives d’avenir des adolescents, vous évoquiez déjà « les angoisses liées à l’incertitude face à un avenir économique largement compromis »…
Bernard De Vos
J’ai été presque un peu choqué de relire cet édito rédigé il y a vingt ans car toutes les questions que je posais, comme celle de l’emploi, sont toujours bien présentes. C’est étonnant de voir que, vingt ans après, cela semble toujours d’actualité. On presse de plus en plus les jeunes d’être adultes, de plus en plus tôt, alors que les moyens pour le devenir arrivent de plus en plus tard. C’est d’autant plus vrai avec les nouvelles politiques de réduction des indemnités de chômage qui essaie de tout faire pour mettre des jeunes à un emploi qui n’existe plus.
Or, est-ce qu’on peut encore aujourd’hui promettre à des jeunes d’avoir un emploi ? Et est-ce que c’est une bonne idée? N’y a pas d’autres solutions? Finalement, ne faut-il pas commencer par faire la distinction entre emploi d’un côté et travail de l’autre? Le travail, on en a besoin, c’est utile tant à la société que pour se réaliser personnellement. Mais l’emploi, la relation entre un employeur et un employé, avec un salaire à la fin, on sait que c’est fini. Il n’y a plus de quoi les payer, parce qu’il y a une série de personnes qui ont accaparé les outils de production, les ont informatisés, les ont délocalisés et ont tiré profit de ça à leur compte personnel.
Dans ce même édito, en 1997, j’évoque aussi le début des politiques sécuritaires qui sont finalement des politiques occupationnelles. Or, elles sont de plus en plus présentes. L’occupation est décrétée d’utilité publique depuis très longtemps : on occupe les enfants dans les crèches parce qu’on ne veut pas qu’ils se chamaillent trop, on occupe à l’autre bout de la vie les personnes âgées pour éviter que le temps ne paraisse trop long, on occupe les détenus dans les prisons pour éviter qu’ils ne se révoltent… Et on a entrepris, déjà dans les années 90’, d’occuper les adolescents, notamment à l’école, pour éviter qu’à leur tour ils n’occupent plus de manière désordonnée l’espace public. Mais quand on dit d’un pays qu’il est occupé, ça veut dire qu’il n’est plus libre : avec ces politiques sécuritaires, on a progressivement retiré de la liberté, retiré de la créativité…
« En 20 ans on a fait un bond en avant avec ce que l’on appelait le « child-oriented mind ». Adopter ce regard d’amour à l’égard des enfants a révolutionné le monde de l’enfance et la façon dont on s’est occupé d’eux. Je pense qu’il est grand temps d’être « adolescent-minded », c’est-à-dire d’avoir un regard positif aimant sur l’adolescence. Il en va de même à propos de la parentalité. Soutenons un “parented-minded”, un regard positif et aimant sur la parentalité. »
Interview d’Ann D’Alcantara par Etienne Cleda, Vers une attitude « parented-minded » dans « Les Cahiers de Prospective Jeunesse » – N° 44 – Septembre 2007.
Vous dites qu’on occupe les adolescents à l’école… Qu’en est-il de la fonction de transmission de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être censés être vecteurs d’épanouissement ?
ADA
Avant tout, je pense qu’il faut distinguer très clairement l’école et l’enseignement. Ce n’est pas du tout la même chose ! À mon grand étonnement, j’ai rarement rencontré des ados qui n’aimaient pas leur école, y compris des ados qui en ont été éjectés. Mais ils trouvent que l’enseignement c’est la catastrophe et beaucoup sont malheureux, allergiques, dégoûtés de l’enseignement.
Par ailleurs, je rejoins Bernard sur l’idée que la réussite à l’école commence à la crèche. Mais je pense qu’aujourd’hui, ce dont un enfant a besoin pour être ouvert à une disponibilité à de l’apprentissage, n’est pas la même chose qu’autrefois. Autrefois, dans un système beaucoup plus hiérarchique avec une autorité verticale, on pensait l’apprentissage uniquement dans sa sphère mentale. Progressivement, on se rend compte qu’il y a de nombreux enjeux de loyauté et d’équilibre psychique, tout aussi importants que les capacités intellectuelles, liés au lien entre le mode de vie dans les familles, la réalité urbaine, économique, écologique, la question de l’enseignement, de la santé psychique et affective… Tout cela contribue à la disponibilité à de l’apprentissage.
BDV
Autour de cette question du lien entre les familles et l’école, de mon point de vue – et j’ai un point de vue extrêmement dramatique puisque je suis là pour recevoir des plaintes −, la manière dont j’entends les écoles parler des familles d’un côté, et les familles parler des écoles de l’autre, est terriblement navrante ! Il me semble que, outre l’explosion des modèles familiaux, cela tient non pas à la disparition de l’autorité mais bien à la manière dont on fait autorité. Dans les familles d’aujourd’hui, on est beaucoup plus dans la discussion, dans la négociation, l’acceptation de la vision originale du monde que peut avoir l’enfant. De son côté, l’école n’a pratiquement pas changé en vingt ans : on y retrouve plus ou moins le même modèle d’autorité. Les jeunes ont vraiment le sentiment, de façon majoritaire, qu’à la maison ils peuvent s’exprimer et participer alors qu’à l’école, on apprend à fermer sa gueule⁴. Ce manque de cohérence au sein des adultes en charge de l’éducation donne une impossibilité évidente d’avoir une vraie alliance éducative autour des enfants, au moins entre l’école et la famille.
Nous n’avons donc pas de réel système éducatif : on a la famille d’un côté et l’école de l’autre. Il n’y a pas de volonté politique d’avoir un système éducatif de qualité, plus inclusif, dans lequel l’enseignement au sens strict aurait peut-être moins d’importance. On en est tellement loin : on en est encore à l’école du 19ème siècle. Or, qui pourrait prétendre que dans 20 ou 30 ans, on aura encore une école secondaire ? Il suffit de voir comment l’université évolue : tout le monde ne passe plus ses examens en même temps, on a des crédits qu’on peut reporter d’une année à une autre, on suit les cours sur un mooc⁵, etc. On pourrait très bien imaginer que les adolescents puissent à la fois aller à l’école, faire du sport l’après-midi, du chant, de la musique ou du travail citoyen, etc. Et avoir des crédits qu’ils peuvent faire valoir dans le cadre d’une formation.
« L’adolescence a besoin d’une scène. Bien que les ados se baladent en rue, la rue n’est pas un lieu où l’adolescence est à l’œuvre et en capacité de faire son travail dans la culture. Alors que, traditionnellement, la famille était la scène propre à l’adolescence, cette scène s’est désormais déplacée à l’école. »
Ann D’Alcantara, « L’école est-elle un lieu de prévention ? », dans Prospective Jeunesse Drogues | Santé | Prévention, n°64, 2012.
ADA
En effet, le problème de l’école, c’est l’adaptation. La pyramide des compétences s’est inversée, notamment avec l’apparition des nouvelles technologies qui incarnent pleinement ce renversement des compétences. Et c’est clair que l’inadaptation du monde de l’école défie le bon sens. L’armée s’est adaptée, même la médecine s’est adaptée, les entreprises se sont adaptées, les familles se sont adaptées, le marchand, le non-marchand, le social, la rue… Et l’école est arrivée à rester un pachyderme ruminant.
BDV
Les jeunes ont bien compris qu’aujourd’hui, en deux clics, ils obtiennent tous les contenus scolaires qu’ils veulent. L’autorité du maître qui détient le savoir et qui va le disséminer en fonction du bon comportement de l’élève ne rime plus à rien. Pourtant, la majorité des enseignants aujourd’hui ne pensent pas que leur mission doit évoluer vers l’accompagnement de l’acquisition des savoirs plutôt que la dispensation du savoir. Progressivement, les sources d’information dont bénéficient les adolescents aujourd’hui sont incroyables, on ne peut plus leur faire croire qu’on sait mieux qu’eux. Mais c’est une telle révolution qu’elle est compliquée à gérer car cela passe par la formation initiale, ce qui implique la définition de nouveaux canevas, de nouveaux programmes, etc. L’enjeu est énorme, mais si on ne le fait pas maintenant, qu’est-ce qu’on va faire après?
« Ce n’est sans doute pas tant du manque d’infrastructures appropriées que souffrent le plus les adolescents et les »jeunes adultes » mais plutôt de l’absence navrante d’un véritable projet de société. Faute d’un tel projet politique, où trouveraient-ils l’espérance nécessaire pour lutter contre les angoisses liées à l’incertitude face à un avenir économique largement compromis et à la perception confuse que le monde qu’ils vont avoir à gérer se déglingue de toutes parts? Plus encore que les adolescents, les »jeunes adultes » vivent un inquiétant paradoxe : de toutes parts on les presse d’avoir un projet personnel de formation ou d’insertion professionnelle alors que les perspectives de pouvoir les réaliser flirtent allègrement avec le degré zéro des certitudes … »
Editorial de Bernard De Vos, Vers une attitude « parented-minded » dans « Les Cahiers de Prospective Jeunesse » -Vol. 2 – n°4 – 4ème trim. 1997.
4. Voir l’enquête menée par l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse sur la participation des enfants et des jeunes de 10 à 18 ans réalisée en 2007 par l’Observatoire de l’Enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la Jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
5. Le MOOC (massive open online course en anglais) est une formation en ligne capable d’accueillir un grand nombre de participants.
« L’école, c’est le dernier théâtre de l’adolescence ». Vous le disiez déjà il y a vingt ans, cela semble toujours vrai aujourd’hui…
ADA
Bien sûr, ce que les jeunes mettent en scène à l’école, c’est ce qui existe à l’extérieur, ce qu’ils voient en famille, dans la rue, dans les médias,… Fondamentalement, quand on parle des difficultés et des comportements à risques à l’adolescence, il ne faut jamais oublier que ce sont d’abord les adultes qui sont en difficultés. L’adolescence, là où elle pose problème -je ne parle pas de la petite frange des pathologies graves etc.-, c’est là où elle va être empêchée, écrasée. Si on met un couvercle sur une casserole à pression, la pression monte. Si on enlève le couvercle, la pression s’échappe. L’adolescence, elle va faire son travail mais les adultes ont besoin de quelque chose pour pouvoir focaliser, pour pouvoir circonscrire leur stress à eux sur la génération jeune.
A partir de là, plutôt que de se lamenter, de dire que c’est mal, il est nécessaire faire un travail pédagogique. Un vrai travail pédagogique qui prend en compte l’intelligence émotionnelle, l’intelligence affective, les relations, les nœuds, les souffrances, etc.
Parce que le jeune qui arrive noué, qui a vu ses parents pleurer et gueuler toute la semaine, que peut-il faire d’autre? Cela renvoie aussi à la paupérisation liée aux séparations : combien de jeunes vivent avec un parent seul, au bord de l’épuisement et qui a du mal à nouer les deux bouts avec des horaires absolument fous ? Après, si l’ado rejoue sur celui d’à côté, la première réaction d’un psy, c’est de dire que c’est une bonne chose car au moins il le met en jeu, il le met en scène, ça sort tout de suite. Mais à la seule condition qu’il y ait un adulte bienveillant en mesure d’accueillir cette parole, d’avoir des paroles apaisantes.
BDV
Le souci, c’est qu’ils rejouent leurs difficultés avec un public, « l’école », qui n’est pas un public bienveillant. C’est une institution qui, au contraire, génère elle-même de la violence avec la facilité avec laquelle elle exclut, sélectionne et met en concurrence. C’est donc réellement problématique ce que soit dans cette ambiance détestable, couplée à une pauvreté relationnelle, que les adolescents jouent des choses essentielles pour leur construction identitaire. Ce qui me conforte dans l’idée qu’il faut soutenir et renforcer d’autres lieux d’expression de la jeunesse, plus appropriés.
Il y a plein d’autres acteurs qui sont là aussi et qui pourraient faire partie du système éducatif si on leur en donnait les moyens : mouvements de jeunesse, organisations de jeunesse, académies de musique, clubs sportifs, activités culturelles et théâtrales, etc.
ADA
Il faudrait effectivement des passerelles entre ces lieux de vie. Parce que les ados demandent à avoir des écoles qui soient des lieux de vie et qu’il y ait des passerelles entre ces lieux de vie-là et les autres. J’ai souvent l’impression que le revers de la professionnalisation, c’est qu’aujourd’hui quand on ouvre cette question, on reçoit toujours des réponses du type « ça, c’est de la psychologie, il faut être formé car c’est pour des psychothérapeutes ou des psychologues ». Idem pour l’éducateur ou le médiateur. Mais on n’a jamais eu besoin d’être psychologue pour se parler, pour avoir du bon sens, pour avoir de l’accueil, de l’écoute, de la bienveillance, du discernement. Depuis que la psychologie est devenue une science qu’on enseigne, avec un diplôme universitaire à la clé, les adultes ne parlent plus avec les élèves. Ils se disent « Non, moi je ne parle pas comme ça avec mes élèves parce que ça, c’est bon pour les psychologues ».
C’est d’ailleurs cette volonté de décloisonner qui est à l’origine de notre collaboration. Bernard et moi avons beaucoup travaillé ensemble autour de l’idée que la construction d’une pensée et d’une pratique professionnelle n’est pas pensable si elle n’est pas articulée à des champs connexes. Et c’est important par rapport à la nature même du champ de la psychiatrie juvénile : c’est un champ qui est dangereux s’il n’est pas construit en interaction, en pollinisation réciproque avec la question du social, de la citoyenneté et de la politique.
BDV
C’est évident : on ne peut pas faire fi des réalités sociales et économiques auxquelles sont confrontés les adolescents. C’était d’ailleurs notre cheval de bataille à Ann et moi : ne pas faire ou de la psychiatrie ou du travail social de terrain sans les enjeux socio-économiques concrets. Comment peut-on travailler le mal-vivre de l’adolescence, soit au niveau thérapeutique, soit sur le terrain concret de la réalité dans un quartier sans tenir compte des réalités socio-économiques telles que le marché de l’emploi ?