Bibliographie: Les leçons du confinement

octobre 2020

Rapport mondial sur les drogues

Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime
(ONUDC), 2020. Disponible en ligne…

Le marché de la drogue risque être désorganisé par le ralentissement économique et les mesures de confinement. La hausse du chômage accroît les risques que les personnes pauvres et défavorisées « se tournent vers l’usage nocif de drogues, souffrent de troubles liés à l’usage de drogues et se livrent à des activités illicites liées aux drogues – qu’il s’agisse
de production ou de transport ». L’agence onusienne pointe en particulier les risques pour les pays en développement, dans lesquels l’usage de drogues a augmenté beaucoup plus rapidement que dans les pays développés au cours des dernières années. Elle craint en outre que la crise budgétaire à venir n’amène les États à revoir à la baisse le financement des politiques de prévention de soins à destination des consommateurs.

Le rapport revient par ailleurs sur la crise des opioïdes qui, loin de s’être limitée à l’Amérique du Nord, a touché de plein fouet les pays d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale.

Impact of COVID-19 on patterns of drug use and drug-related harms in Europe

De European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction,
EMCDDA trendspotter briefing, juin 2020. Disponible en ligne…

Le rapport de l’ECMDDA confirme au niveau européen ce qui est apparu dans différentes enquêtes nationales: la tendance au déclin de la consommation de drogues au cours de la période de confinement, particulièrement marquée pour les produits « festifs » tels que la cocaïne ou la MDMA. La situation est toutefois particulièrement hétérogène et certaines conclusions paraissent contredites par des données recueillies par ailleurs. Ainsi une analyse des eaux usées menées en Finlane et Norvège semble conclure à une augmentation de la consommation d’amphétamine au cours des premiers mois de 2020. Une analyse plus poussée est donc nécessaire pour déterminer plus précisément les changements de comportement occasionnés par le confinement, ainsi que la pérennité de ceux-ci au cours des mois et années à venir.

Les addictions en France au temps du confinement

De OFDT, Tendances, n°139, septembre 2020. Disponible en ligne…

Ce numéro de Tendances offre un premier bilan des effets de la crise sanitaire sur l’offre et les usages de produits psychoactifs et des jeux d’argent et de hasard (JAH), complété par les premiers résultats de l’enquête en ligne conduite par l’OFDT auprès des consommateurs de cannabis entre le 10 juillet et le 7 août 2020. Il propose un aperçu des évolutions observées pour les trois produits les plus consommés (alcool, tabac et cannabis), à la fois du point de vue de l’offre (disponibilité à l’achat, facilité d’approvisionnement, évolution des prix, etc.) et de la demande (niveaux de consommation, contextes et pratiques d’usage, etc.), en lien avec les mesures prises pour encadrer la vente et limiter les occasions de consommation (maintien de l’ouverture des bureaux de tabac, fermeture des bars et des restaurants). Elle rend également compte de l’adaptation organisationnelle des  établissements du champ sanitaire et de la réduction des risques et des dommages (RdRD) opérée, en temps réel, pendant cette période critique.

Enquête en ligne sur l’usage et l’offre de substances illégales pendant la crise du coronavirus –Premiers résultats

De SCIENSANO, 2020. Disponible en ligne…

Au cours du confinement, l’usage de drogues a diminué (un usager sur cinq a même cessé toute consommation pendant la période de l’enquête – du 3 mars au 22 mai 2020) même si toutes les drogues sont restées disponibles sur le marché. L’enquête en ligne réalisée par l’Unité des drogues illégales de Sciensano a récolté les réponses de 5 764 personnes ayant consommé au moins une substance au cours de l’année écoulée. Les répondants étaient interrogés sur l’usage de 10 drogues différentes, à savoir; alcool, cannabis, cocaïne, amphétamine, méthamphétamine, ecstasy/ MDMA, LSD, GHB et héroïne. Quant au prix des produits achetés, il n’a pas changé d’une manière significative et pour la plupart des répondants, le dealer est resté le principal fournisseur. Seule une toute petite minorité des personnes interrogées a acheté des produits en ligne.