L’alcool coule à flots car comment imaginer que l’on puisse prohiber l’usage de ce qui s’apparente à un patrimoine culturel? S’agissant du cannabis, c’est une toute autre histoire. À l’instar de n’importe quel psychotrope, sa consommation n’est pas à prendre à la légère. Toutefois, les risques qui lui sont associés ont nettement moins d’ampleur que ceux liés à l’alcool. Personne ne s’est d’ailleurs encore amusé à estimer l’incidence de sa consommation sur la Sécurité sociale. Mais, à l’inverse de l’alcool, le cannabis est une drogue qui ne fait pas partie de notre culture. En témoigne l’idée encore largement répandue qu’il constitue le premier échelon vers la consommation d’autres drogues, autrement dit, le début de la déchéance sociale. Qu’un héroïnomane confie que son expérimentation de psychotropes a débuté à l’âge de 12 ans au baptême de sa petite cousine où son oncle lui a fait tremper son doigt dans son verre de vin, ne choquera personne. En revanche, nombreux seront ceux à pointer du doigt le fait qu’il ait expérimenté le cannabis lors d’un voyage scolaire quelques années plus…