Drugs : Education, Prevention & Policy publie des articles de recherche, généralement multidisciplinaires, sur les questions de politique, de traitement, de prévention, d’éducation et de réduction des risques concernant l’usage et l’abus de drogues légales ou illégales.
Particulièrement appréciable est la perspective non-occidentalocentrée des questions abordées, qui apporte une multiplicité de regards nouveaux sur des enjeux qui ne le sont pas. Qu’il s’agisse de la règlementation de l’ayahuasca au Brésil, de l’analyse des représentations de la cigarette dans les soap operas britanniques ou des liens entre discrimination ethnique et consommation, les thématiques sont abordées avec la même rigueur dans cette revue à comité de lecture. Elle vise en outre à organiser un dialogue aussi productif que possible entre les mondes de la pratique de terrain, de la recherche et des politiques publiques.
À la discrétion de leurs auteur.ices, la version électronique des articles est publiée en accès libre ou non.
Professeur à l’université de Columbia et ancien président du département de psychologie, Carl L. Hart est l’un des plus grands spécialistes mondiaux des effets des drogues dites récréatives sur l’esprit et le corps humains. Il ne cache pas qu’il consomme lui-même des drogues, dans un équilibre heureux avec le reste de sa vie de chercheur et de professeur, de mari, de père et d’ami.
Dans « Drug Use for Grown-Ups », il s’appuie sur des décennies de recherche et sur son expérience personnelle pour démontrer que la criminalisation et la diabolisation de la consommation de drogues – et non les drogues elles-mêmes – constituent un fléau majeur pour l’Amérique, qui renforce notamment le racisme structurel qui empoisonne ce pays.
Outre la force propre des arguments, c’est le parcours de Carl Hart lui-même qui donne une vigueur toute particulière à son plaidoyer : cet Afro-américain a grandi dans l’un des quartiers les plus difficiles de Miami. Ses premiers travaux de recherche visaient à prouver que la consommation de drogue entraînait des conséquences néfastes. Mais un problème ne cessait de surgir : les résultats de ses recherches ne confirmaient pas son hypothèse. C’est donc aussi à tout le financement en matière de recherche sur les drogues que ce livre fondamental s’attaque – en montrant l’ampleur des biais favorables à la « guerre contre les drogues » qui y président et la nécessité d’investir dans une éducation positive à l’égard de celles-ci.