N° 12 — juillet - septembre 1999

Dossier : « économie souterraine ou économie des exclus? » – Tome 2

Introduction

Drogue et violence : retour en force d’un mythe contemporain Il faut rappeler ici avec force que toutes les données épidémiologiques disponibles en Belgique et ailleurs montrent d’une façon éclatante que ce sont les drogues légales qui sont les plus dommageables en termes de santé publique: un peu plus de 40 décès pour les drogues illicites contre plusieurs dizaines de milliers de morts pour les drogues légales que sont l’alcool et le tabac en Belgique. Comme l’ont confirmé plusieurs rapports récents, notamment en France, la dangerosité des drogues n ‘a strictement aucun rapport avec le statut juridique et la toxicité d’une drogue est non seulement/onction de la dose et de l’usage mais surtout de la personnalité et du contexte dans lequel l’usage a lieu. La consommation de drogues, sans distinction juridique, répond.. à des motivations très diversifiées: détente, apaisement, ivresse, stimulation, reliance sociale, automédication, recherche du sens, etc., et il serait préjudiciable de continuer à alimenter le fantasme et le mythe de la drogue/problème. La plupart des consommateurs de drogues, toutes catégories confondues, sont des individus responsables et conscients de leurs limites qui consomment sans problème, les études les plus sérieuses à ce sujet le montrent…